
Romane poursuit son immersion européenne au cœur d’Una Europa
Romane Deseez est en troisième année de licence de science politique à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Le temps d’un semestre, elle effectue une mobilité à l’université Jagellonne de Cracovie en Pologne. Dans cette dernière chronique, Romane raconte son expérience Erasmus+ et fait part de ce qu’elle retient de cette aventure européenne.
Récit transmis par Romane
Se sentir chez soi ailleurs
Je crois que je ne me suis même pas rendu compte que mon quotidien s’était installé. Un jour, je me suis réveillée et j’étais chez moi à Cracovie. Les premières semaines sont passées à toute vitesse, entre l’excitation des débuts, les découvertes, les démarches administratives, les premiers cours… et puis, sans vraiment m’en apercevoir, je connaissais mon quartier par cœur, je savais où prendre mon café, et j’avais mes petites habitudes. Les cours ont structuré mes semaines dès le début, ce qui m’a beaucoup aidée. Et les week-ends, eux, ont très vite été remplis : activités avec Erasmus Student Network (ESN), sorties culturelles, escapades dans les villes voisines, soirées chez les uns ou les autres. Il y a toujours quelque chose à faire à Cracovie et le rythme devient naturellement très intense, sans être oppressant.
Une mobilité pleine de sens
L’un des grands atouts de cette mobilité est que j’ai pu construire un emploi du temps équilibré en choisissant des cours qui m’intéressaient vraiment, ce qui donne une motivation différente que dans un cadre plus classique. Et en dehors des cours, Cracovie offre un cadre parfait pour vivre pleinement l’expérience Erasmus. Le rythme s’est imposé naturellement : les semaines sont ponctuées par les moments d’études, les échanges entre camarades de classe et les temps de découvertes. Entre deux séminaires, on peut visiter un musée, participer à un événement culturel, ou simplement se promener dans la vieille ville. Il y a toujours quelque chose à explorer, mais aussi de l’espace pour prendre son temps. C’est un bon équilibre entre vie étudiante et vie quotidienne. Avec mes amis, on est un peu devenus explorateurs de lieux insolites. Toujours à la recherche d’endroits inattendus, on pousse les portes, on suit des passages étroits… et on tombe parfois sur des choses improbables, comme un bar dans un sous-sol, au fond d’une arrière-cour, en face d’un bâtiment qui n’abrite qu’un vieux cinéma. Ça n’a aucun sens, et c’est ça qui est génial. Et puis il y a les balades le long de la Vistule, qui sont devenues un vrai rituel. Marcher au bord du fleuve, parfois sans but, c’est une manière simple mais précieuse de se sentir bien ici. Cracovie est une ville qui se découvre en marchant, avec le regard ouvert et l’envie de se laisser surprendre.
Se (re)découvrir ailleurs
Cette mobilité fait ressortir certaines facettes de ma personnalité, en les confrontant à un nouvel environnement. J’ai toujours été curieuse et assez autonome, mais le fait de vivre dans un autre pays, même temporairement, m’amène à redéfinir ces qualités dans un cadre nouveau. Partir, ça oblige à se faire confiance, à gérer des imprévus, à s’adapter à plein de choses : une langue, un système universitaire, une culture. Et en même temps, je me sens plus légère ici, moins stressée par le quotidien. Je développe un rapport différent à ce dernier : plus réactif, parfois plus détaché aussi. Je prends les choses comme elles viennent, j’accepte de ne pas tout comprendre tout de suite, et je m’ouvre à des manières de faire différentes. Ce sont de petits ajustements, mais ils ont un réel impact sur la façon dont je me positionne dans le monde. C’est une expérience qui pousse à la fois à se faire confiance, à observer davantage, et à valoriser les échanges même lorsqu’ils sont imparfaits.
Le Certificate of European Studies, une passerelle
Ce certificat m’a permis de me préparer à la mobilité d’un point de vue académique et humain. Avoir suivi des cours en anglais m’a mise en confiance et m’a donné des outils pour m’adapter rapidement à un nouvel environnement universitaire. Mais surtout, cela m’a connectée à une communauté. J’ai rencontré plusieurs étudiantes et étudiants de la licence conjointe en études européennes (BAES), dispensée dans les universités de l’alliance Una Europa, grâce au certificat, et certains d’entre eux sont aussi à Cracovie aujourd’hui. Cela crée un sentiment de continuité, presque de famille élargie, qui change complètement l’expérience. Faire partie du réseau Una Europa, c’est faire partie d’une vraie communauté européenne étudiante. Je dirais que ce certificat a été une passerelle : entre différentes cultures, entre l’université d’origine et celle d’accueil, entre engagement européen et vécu quotidien. Il m’a permis de penser ma mobilité comme une étape logique dans un parcours plus large.
Se jeter à l’eau
Partir à l’étranger, peu importe la destination, est une expérience qui transforme. C’est parfois un peu effrayant, mais c’est toujours très enrichissant. Il ne faut pas craindre de sortir de sa zone de confort. Oser parler même si la maîtrise de l’anglais n’est pas parfaite, aller à des événements même si l’on ne connaît personne. C’est comme ça que les meilleurs souvenirs se créent. Et enfin : choisir les cours avec curiosité. C’est l’occasion de découvrir des sujets qu’on ne connaîtra peut-être jamais dans notre cursus habituel. C’est une expérience à construire à sa manière, et c’est ce qui la rend unique.
J’ai toujours su que je voulais travailler dans le domaine européen, mais quitter la France, rencontrer des étudiants venus de toute l’Europe, suivre des cours dans un autre pays… Tout cela rend les choses beaucoup plus concrètes. J’ai pu expérimenter ce que cela signifie de vivre et de travailler dans un cadre réellement international. Je me sens aujourd’hui encore plus motivée à m’impliquer dans des projets de coopération à l’échelle européenne et internationale.
Cette mobilité m’a aussi permis de confirmer que je suis à l’aise, et même très épanouie, dans des environnements multiculturels et multilingues. Cette diversité, loin d’être un défi, est pour moi une véritable force, et j’ai envie d’en faire un levier dans mon futur professionnel.
► Partir étudier à l’étranger avec Paris 1 Panthéon-Sorbonne